Episiotomie, le retour

Publié le par Emmanuelle & Betty B.


Pêché sur deux sites rédigés par des gynobs. Perle transmise aux auteurs.

De Aly Abbara, réseau des Médecins Maîtres-Toile, article sur l'épisiotomie, site certifié HON en plus :

" C'est une incision chirurgicale, qui consiste à sectionner, généralement aux ciseaux, la paroi du vagin, la peau et les muscles superficiels du périnée obstétrical afin d'agrandir l'orifice de la vulve pour faciliter l'accouchement et  d'éviter les déchirures du périnée, du vagin, et du rectum. "

De Benchimol, article sur l'épisiotomie, site certifié HON aussi :

"L'épisiotomie est une intervention chirurgicale qui consiste à la section d'une partie du périnée de la femme au moment de l'accouchement afin de réduire le risque de déchirure en facilitant l'expulsion fœtale. [...]
L'épisiotomie est parfois dénoncée comme un acte effectué inutilement avec des conséquences pouvant être néfastes pour la parturiente. Son but est pourtant de réduire le risque de déchirures graves du périnée pouvant survenir au moment de l'accouchement."

Et voilà comment Chantal Birman (dans "Au monde") a vu arriver une femme hurlante amenée par les pompiers. Croyant que le bébé ne peut sortir sans épisiotomie, ceux-ci avaient coupé en tout début de travail ! Et voilà comment le Goujat peut sévir en toute impunité. Toutes les études démontrent que l'épisiotomie prophylactique ne prévient pas les déchirures graves, et même que l'interêt sur un "périnée prêt à se rompre" n'est pas prouvé du tout, et même qu'en cas de forceps ça dépend. Mais ça ne fait rien, on continue à répéter la même croyance. Dire le contraire relève de l'hérésie.

Plus loin dans l'article :

"Tout doit être fait afin d'éviter l'épisiotomie, sans prendre de risque périnéal. Les facteurs sus-cités sont inévitables et incompressibles. Ils comportent un risque. En revanche, la prise de conscience des conséquences possibles d'une épisiotomie; la patience; le fait de retenir la tête fœtale au moment de l'expulsion afin d'éviter les à-coups; la flexion de la tête fœtale au moment de l'expulsion et la bonne coordination entre la parturiente et la personne pratiquant l'accouchement au moment des efforts expulsifs sont sans doute des facteurs simples qui peuvent réduire le taux d'épisiotomies."

Ah, allez, là il y a du progès, surtout que Benchimol prend la peine de citer les recommandations du CNGOF, alors que Aly Abbara ne cite rien du tout.

Mais hélas, à la fin de l'article, Benchimol touche le fond  :

"La douleur liée à l'épisiotomie dure environ deux à trois jours puis disparaît quasiment au bout d'une semaine. Il est parfois difficile de faire la part entre la douleur de l'épisiotomie, celle d'éventuelles hémorroïdes ou simplement la douleur normale liée à l'accouchement."

Disons surtout que ça l'arrange. Une petite incision de rien de tout, cool, c'est pour le bien des femmes, on a la conscience tranquille.  Aurait-t-il le courage d'aller dire ça sur le forum soutien-episiotomie ?

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B
Macrosomie : aucune étude épidémiologique ne confirme l'utilité de l'épisiotomie préventive dans ce cas.Voir : http://afar.info/sujet=episiotomieainsi que les recommandations du CNGOF, commentées sur :http://cianewiki.naissance.asso.fr/RPCepisiotomie
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A
Apparemment, une phrase a été rajoutée : "Certaines parturientes se plaignent de douleurs plus prolongées et de dyspareunie à distance de l'accouchement (douleur lors des rapports sexuels)." Mais visiblement il y a une ignorance totale quant au fait qu'une épisiotomie puisse être douloureuse en-dehors des rapports sexuels. Contrairement à une idée répandue, le périnée ne sert pas que lors des relations sexuelles. Le périnée est sollicité notamment lors de la marche, en position assise, etc. Et la cicatrice peut aussi être douloureuse lors des changements de temps. Et prendre de l'ibuprofène pendant plusieurs années à longueur de journée et de nuit, c'est pas idéal... et c'est dommage de devoir commencer une relation amoureuse par un "attends, je vais prendre mon ibuprofène pour oublier que j'ai mal quand on s'aime". L'idéal, c'est quand même de ne pas souffrir suite à un acte chirurgical qui aurait pu facilement être évité.Je relève que la simple "suspicion" de macrosomie est une "bonne" raison qui ne peut être remise en cause pour la pratique de l'épisiotomie. Ah bon ?! Pourtant, il existe des exemples et témoignages de gros bébés nés sans provoquer de déchirure, ou bien une déchirure du premier degré. Accepter la simple suspicion comme facteur incompressible de l'épisiotomie, c'est dire oui à l'épisiotomie systématique en la justifiant a posteriori par un "oups, on croyait que ce serait un gros bébé, désolé, on s'est trompé, il ne fait que 3 kg". Et justifier la pratique de l'épisiotomie par la suspicion de macrosomie, n'est-ce pas aller à l'encontre de ce que dit l'OMS citée au début de l'article ?
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M
ah? et on peut les lire où les rectifications ??
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D
Bonjour tout le monde,Je ne connaissait pas ce blog, jusqu'à avoir reçu ces commentaires. Alors, ma réponse a été apportée en rectifiant certains texes.Cordialement.
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D
"Il est parfois difficile de faire la part entre la douleur de l'épisiotomie, celle d'éventuelles hémorroïdes ou simplement la douleur normale liée à l'accouchement" ??? Comment il le sait ? Il a déjà accouché ?On devrait lui inciser une "roubignole" pour voir si une semaine après il n'aurait plus mal !!!
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