Alerte Label-le Rouge au Gnouf

Publié le par Betty Boob

Copyright Betty Boob, 2019


Le Label du Gnouf, un outil simple à mettre en place, d'autant plus que celles qui devront le plus bosser et mouiller leur chemise : ce sont les patientes.

Vous êtes une femme enceinte, vous avez besoin de contact humain ? 
Pas de problème, vous gagnez 2h de visionnage vidéo, des sms de rappel, des quizz de « bonne compréhension » pour vérifier que vous n'êtes pas une cruche, et un questionnaire. Le tout rendant plus difficiles vos démarches en cas de problème. Alors, heureuse ? 
En tant que patiente, ils vous faudra bien suivre les informations, bien valider vos petits cours, être autonome, rentrer dans le cadre du projet de naissance "modèle" qui vous sera délivré, libérant du même coup les équipes des risques médico-légaux par la validation de vos réponses (avant, pendant, après l'acte, c'est pareil non ?!?).
Attendez, ne partez pas trop vite, il faut aussi faire un petit audit de votre passage dans la maternité de votre (non) choix, carte géographique oblige (les maternités, des lieux en voie de disparition ma bonne dame). 
Ça, c'est du Label-le rouge all inclusive
 
Bref, la patiente modèle qui continue de rentrer dans le cadre, et gentiment s'il vous plaît version 2.0. Elle aura toujours la possibilité de râler dans son questionnaire. 
 
Côté professionnel : Là c'est plus folklorique et novateur ! Sonnez trompettes !! C'est la fête !!! 
Plus besoin de trop se faire ch*er à donner de l'information (ou pas) et ramer ensuite.
Bonheur, malheur, le label prévoit via justement ces merveilleux questionnaires que ces c...nes euh, patientes rempliront : 
-> de protéger l'exercice médical et neutraliser le risque lié au défaut d'information (on cite le savoureux : « tracer les consentements »…)
 
Concrètement, strictement rien ne laisse à présager des modifications spécifiques quant à la prise en charge de la patiente. Le programme de formation, d'ailleurs, ne prévoit rien concernant le bien être psychologique et vers qui s'orienter. Cela aurait été mieux que rien, mais tant pis…
La dame le dira à son quizz, qu'elle se sent pas trop bien pendant cette grossesse, ou qu'elle a peur de l'accouchement, ou encore que cette grossesse pathologique, ou arrivée un peu vite, ou au contraire après un parcours semé d'embuche, elle la trouve difficile et ne sait pas à qui en parler. 
 
Le terme protéger (non pas les patientes mais les professionnels) revient incessamment. C'est à dire que le champ lexical relatif au bien être est majoritairement employé pour... les soignants et les hôpitaux ! 
 
On résume : 
Le CNGOF a bien compris que les besoins des femmes avaient changé. Mais ils n'ont aucune idée de quelle nature sont ces besoins. 
Les soignants sont flippés. il leur faut des outils pour se protéger et se défendre. Ca, par contre, ça a été très bien identifié, y compris comment faire pour les protéger.
 
Voyez plutôt : 
- Encadrement formalisé par une prescription médicale de l’information (preuve du contenu et traçabilité).
- Protection du praticien et de l’établissement, par l’édition d’attestations d’information juridiquement opposables
- Neutralisation du coût de la sinistralité liée au défaut d’information
- Editions d'attestations opposables
 
En quoi ce contexte de flippe, bien perceptible, de la profession peut-il sécuriser les femmes ?
En quoi instrumentaliser des outils informatiques pour se protéger des patientes et créer un outil sans accord et concertation des associations d'usagers est une forme de progression vers la bientraitance ? 
 
Le consentement, décidément, vaste question : notion à revoir.
Quizz non validé par le CNGOF. 
Alerte Label-le Rouge au Gnouf
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