Avançons ... mais pas trop vite

Publié le par Betty Boob


Pêché dans "J'accouche bientôt et j'ai peur de la douleur", de M. Trélaün, eds Le Souffle d'Or, 2008, p.112 :

" Dans mon quotidien de sage-femme, je rencontre bon nombre de femmes bléssées, meurtries par des gestes, par des actes qu'elles ont subi sans les comprendre, par des mots déplacés. Elles se sont senties violentées, non respectées, diminuées, maltraitées, trahies, abandonnées ... Elles se sont senties objet et non sujet capable de ressenti, riche de compétences. Attention, je n'accuse pas, je constate. Ce sont les interprétations de ces femmes, cela ne correspond pas forcément à la réalité. "

Un pas en avant, un pas en arrière, un pas sur l'côté, un pas d'l'autre côté. Ce ne sont pas des interprétations, sous-entendu une déformation de la réalité. Ca correspond forcément à la réalité :  celle que ces femmes ont vécu. Que leur réalité ne soit pas la même que celle du soignant est une autre histoire. La réalité vécue par le soignant est tout aussi subjective que la réalité vécue par ces femmes. Il ne faut pas confondre objectivité et réalité, ni subjectivité et interprétation. Les seules données objectives dont on dispose sont les monitos et diverses mesures de paramètres strictement biologiques. Mais rien ne mesure les sensations internes ni l'inter-relation des deux protagonistes. Le ressenti de l'un n'a pas plus valeur de vérité ou de réalité que celui de l'autre. Les deux sont vrais et réels. Néanmoins, l'être humain comme la plupart des mammifères est doté d'un outil basique de survie puissant : savoir reconnaitre en une fraction de seconde quelle est l'intention de l'autre. C'est très rapide et  très simple : intention bonne (confiance), neutre ou ambiguë (expectative prudente), mauvaise (fuite ou défense). On se trompe parfois dans cette reconnaissance émotionnelle quasi instantanée, certaines personnes ont une tendance paranoiaque, mais dans la majorité des cas chacun distingue très bien l'intention de l'autre.

" Mais ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas les prendre en considération. Pouvons-nous, en tant que personnel médical, les entendre, les accueillir ? Pouvons-nous en profiter pour nous remettre en question ? Leur souffrance pourrait-elle nous apprendre la douceur, le respect, l'écoute, l'empathie ? "

Ah bon, les soignants pourraient apprendre la douceur, le respect, l'écoute, l'empathie .... Ces femmes qui se sont senties violentées,  non respectées, diminuées, maltraitées, trahies, abandonnées, n'ont donc pas rêvé, ni même interprété ...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
J'interprète cela comme des excuses faites par avance à ses pairs (pour tenter de plaire à tout le monde ?) : "N'allez pas croire que je prétends qu'il vous arrive de maltraiter des femmes, je dis juste qu'elles en ont eu l'impression...".C'est avant tout le ressenti de la femme qui accouche qui importe. Si un geste ou une parole la heurte, le personnel médical doit revoir son attitude.
Répondre
G
le ressenti de la femme est secondaire a la réalité donc?si la femme l'a ressenti ainsi, c'est qu'il y a déjà un soucis. on s'en fou si c'est la réalité ou pas, c'est le ressenti qui fait que la réalité prend un sens.Donc, ca veut dire qu'une chose c'est mal passé, que le medecin croit respecter la femmeet puis apres c'est la réalité toute les femmes traiter comme des sous merde pondeuse qui doivent "prendre sur elle".PFFFF,un pas en avant, mais aucunement assumé
Répondre