Les ravages de la guerre

Publié le par Betty Boob


Secret de la fin du 20e siècle.

Une représentante d'usagers a l'occasion de discuter à bâtons rompus avec des médecins lors d'une conférence. Dans son exposé elle avait parlé des femmes dont les accouchements ont été traumatisants, et surtout des causes et catalyseurs des réactions traumatiques. Chaque fois elle est surprise de voir ensuite venir à elle des femmes de tous âges parler spontanément d'histoires anciennes dont parfois elles n'avaient jamais parlé vraiment. C'est donc si fréquent...

Cette femme médecin a eu un accouchement tout ce qu'il y a de plus classique. À un moment le cœur du bébé montre des signes de faiblesse. Du coup on lui colle un masque à oxygène sur la figure. Ses yeux s'agrandissent, reflètent la panique. Elle dit qu'elle ne veut pas, elle se débat un peu. Mais sourd et aveugle "on" continue à lui appuyer le masque, de force. Dans la description des symptômes du stress post-traumatique elle s'est reconnue. Il lui a fallu du temps pour se remettre de cet accouchement pourtant "sans histoire".

Elle vient d'une famille juive qui a beaucoup souffert pendant la période nazi. Plusieurs personnes ont été déportées, certaines gazées. C'est cette horreur là, qu'elle n'a pourtant pas connue elle-même, qui est revenu la submerger lorsqu'elle a vu le masque à gaz.

D'accord, il n'est pas évident de comprendre un traumatisme transgénérationnel comme celui-ci. Mais tout de même, "on" aurait pu voir sa panique, arrêter, parler, se mettre le masque lui-elle-même pour en montrer l'inocuité, bref désamorcer le traumatisme. On leur apprend quoi dans les écoles ?
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B
Bonjour Libriss,Ce n'est pas la même chose. Environ 20% des femmes qui accouchent ont été abusée sexuellement auparavant. Cela peut poser des problèmes énormes lors de l'accouchement, et effectivement le corps médical devrait y prêter beaucoup plus attention. Cela peut réactiver le traumatisme au moment du passage du bébé dans le vagin en particulier, dans les cas extrèmes cela peut finir en césarienne car la femme refuse d'accoucher à tel point que le travail s'arrête ou ralenti considérablement. Espérons que l'entretien du 1e trimestre permettra à plus de femmes de s'ouvrir de cette difficulté et de trouver une aide pour surmonter leur traumatisme. Dans bien des cas il suffirait d'un temps d'écoute empathique. Mais ce n'est pas un traumatisme trans-générationnel. Les femmes dont nous parlons ont subit une violence elle-mêmes.Le cas rapporté ici est différent et bien plus surprenant. Elle n'a pas subit directement le traumatisme. Elle n'a pas été déportée elle-même. ce sont des membres de sa famille qui l'ont été. Elle transportait avec elle une histoire familiale de violences qu'elle n'a pourtant pas subit, ni même été le témoin visuel. Mais elle en a été le témoin par l'histoire racontée dans sa famille. Je pense que c'est un traumatisme plus rare, sauf dans les pays en guerre :-((((
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L
L'exemple du traumatisme vis-àvis du passé (trans-générationnel) de cette parturiente peut aussi être comparé à un autre beaucoup plus courant de nos jours (et bien plus qu'on ne veut bien le croire ! ).Tout simplement : le traumatisme lié à l'épisiotomie lorsque la parturiente a été victime de viol dans le passé.Allez expliquer ça à votre gynobs ou à la sage femme...
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